2023
Scénographie et création vidéo
NOS CORPS EMPOISONNÉS
Spectacle écrit et mis en scène par Marine Bachelot Nguyen
Spectacle écrit et mis en scène par Marine Bachelot Nguyen, Nos corps empoisonnés nous plonge dans l’histoire de Tran To Nga, viêtnamienne engagée toute sa vie dans de multiples combats, anti-impérialistes, féministes, écologiques.
Jeune résistante dans le maquis pendant la guerre du Viêtnam, elle est exposée comme tant d’autres aux épandages américains de l’agent orange. Aujourd’hui depuis la France, elle mène un procès historique contre des firmes agro-chimiques états-uniennes, pour dénoncer les ravages de ce poison dans les organismes et la terre.
« Nous dressons des autels dans la forêt, et je sais que je n’oublierai jamais leurs visages. »
scénographie
Dans ma démarche, je ne cherche pas à travailler sur un décor réaliste mais plutôt sur une installation où chaque objet, chaque matériau serait signifiant, dans une certaine forme de dépouillement.
Comment fabriquer un autel, au milieu de la forêt, en temps de guerre ? À quoi ressemblait le maquis pour ces jeunes résistants ?
À quoi ressemblait cette forêt? Comment peut-on rendre un dernier hommage à partir de rien ?
L’espace est minimaliste : un bidon évoquant le poison et faisant office de barre au tribunal, une flaque qui ressemble à de l’eau croupie, de la terre d’où sortent quelques végétaux éparses et des praticables : ici, on assume le fait que nous sommes au théâtre et que l’histoire vraie de Tran To Nga devient aussi conte, fable, mythe fondateur et plaidoyer contre l’écocide toujours à l’oeuvre. La figure de Tran To Nga, évoquant à la fois David contre Goliath, dans ce procès contre les multinationales, et aussi une déesse de la Terre, nous rappelant qu’empoisonner le vivant, c’est empoisonner également les vivants.
On est troublé·e·s et d’autant plus choqué·e·s d’entendre ce récit de guerre et d’empoisonnement, aux travers des yeux d’une femme qui va donner la vie. Le récit de Nga fait de nombreux échos à d’autres guerres, à d’autres écocides. C’est aussi un récit de filiation, puisqu’est évoqué également la mère de Tran To Nga, sa grand-mère, ses filles.
Je voulais que cette terre soit à la fois aride, aux végétaux étranges, secs et clairsemés et à la fois un peu magique, habitée, tel un autel des ancêtres, puisqu’abritant aussi les disparus. Et que de cette terre empoisonnée jaillisse la lumière, en hommage aux victimes de la guerre et de l’agent orange.
« Je creuse la terre, qui est sombre, brune, rouge, orange. Je creuse le paysage à l’aveugle. Tour remonte. Viêtnam, ma terre empoisonnée…
Dans les forêts, les animaux ont disparus, plus de singes, de tigres, d’oiseaux. Silence total. »
recherches
vidéo
Le travail en vidéo, quant à lui, s’appuie sur un travail de montage autour d’images d’archives, venant expliciter ce qu’étaient ces années de guerre et de maquis dans la vie de Tran To Nga, en amenant aussi d’autres images de la guerre du Viêtnam que celles qu’on a l’habitude de voir, pour montrer notamment l’impact de ces épandages sur la nature.
C’est aussi un travail esthétique, reprenant l’idée du motif cellulaire présent dans le texte, et prenant en charge l’idée de l’empoisonnement et des maladies pernicieuses qui s’installent.
Il était important que Tran To Nga ait la parole dans ce spectacle, nous avons donc tourné deux interviews avec elle pour qu’elle nous parle de ce combat et de la mobilisation toujours grandissante autour d’elle.
Courage, patience, espoir.
générique
Texte et mise en scène Marine Bachelot Nguyen
Interprète Angélica-Kiyomi Tisseyre Sékiné
Avec la participation de Tran To Nga
Scénographie et vidéo Julie Pareau
Création lumières Alice Gill-Kahn
Régie générale Alice Gill-Kahn ou Clément Salomon Longueville
Son Pierre Marais
Production Gabrielle Jarrier
Diffusion En Votre Compagnie / Olivier Talpaert
Presse Maison Message
Production Lumière d’août
Coproduction Théâtre de Choisy-le-Roi, scène conventionnée d’intérêt national art et création pour la diversité linguistique ; Le Quartz – Scène Nationale de Brest ; CPPC – Théâtre l’Aire Libre (Saint-Jacques-de-la-Lande) ; Théâtre du Champ au Roy (Guingamp) ; Le Strapontin, Scène de territoire de Bretagne pour les arts du récit (Pont-Scorff)
Avec le soutien et l’accompagnement technique des PLATEAUX SAUVAGES (Paris)
Résidence d’écriture Textes en l’air (Saint-Antoine L’Abbaye)
Remerciements François-Xavier Phan, Guénaëlle Bauta, Tom Nico, Thuy Tien Ho, Vincent Nguyen, Duc Truong, Sara Amrous, Ronan Cabon, Miguel Angel Duarte, collectif Vietnam Dioxine.